Du 12 juin au 12 décembre 2021

GEORGES ROUSSE, ici & maintenant

 

La lumière et la couleur. Matisse les a portées au plus haut d’une œuvre magistrale dont la part de sublime contribue à élever le regard aux confins d’une spiritualité. Ainsi l’atteste la chapelle qu’il a réalisée voilà 70 ans à Vence (1951-2021) et qui en constitue l’un des sommets, sinon « le » sommet.

En cette année anniversaire de l’inauguration de l’édifice religieux, le choix du Musée de Vence d’inviter un artiste qui pratique la photographie trouve sa justification dans l’étymologie même de ce moyen d’expression pour ce qu’il relève de l’art d’écrire avec la lumière. En ce domaine, Georges Rousse - qui vit entre Paris et Nice - compte parmi les figures majeures d’une histoire de la photographie dite plasticienne. Sa démarche se distingue par l’usage qu’il fait de l’anamorphose en représentant dans l’espace une figure à première vue non identifiable mais que l’œil reconstitue à partir d’un seul et unique point de vue et dont il réalise, en plaçant son appareil de photo à cet endroit, une image qui en fixe la vue.

L’esprit des lieux, leur histoire et leur architecture, la qualité de l’espace et de la lumière sont les ingrédients premiers avec lesquels le photographe aborde son travail, exploitant un vocabulaire formel et chromatique composé de figures géométriques rudimentaires, voire de mots. A Vence, l’artiste a imaginé une installation prenant littéralement en sandwich deux des salles du premier étage, révélant une forme polygonale jaune en suspens sur fond d’aplats colorés rouge, bleu et vert. Hommage non seulement à Matisse par le choix d’une palette aux tons relevés et aux formes simplifiées, mais aussi au wall drawing voisin de Sol LeWitt.

Les différents dessins que l’artiste a réalisés au fur et à mesure de l’élaboration de son projet et l’image photographique de son installation, tirée grand format sur aquapaper, permettront au visiteur de prendre la pleine mesure des différentes étapes de son travail. De même la vingtaine d’œuvres – dessins et photos – présentées dans les autres salles du musée, lesquelles témoignent d’une activité profuse et d’une insatiable richesse d’invention. Par ailleurs, une magnifique photo de Georges Rousse réalisée à Bastia l’an passé sur le site du Bon Pasteur, à l’église du Saint-Nom-de-Marie, sera présentée à la Chapelle Matisse, créant ainsi un lien entre les deux institutions.

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